Ayni

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De retour à Sucre, quatre ans plus tard...

jeudi 6 juillet 2006, par Céline Peyron

Mardi 28 juin 2005,

Il y a 4 ans jour pour jour je quittais la Bolivie non sans inquiétude pour le futur d’Ayni. La seule chose que j’avais pu faire, fut de tamponner tous les livres et jeux que nous avions achetés, ainsi que de marquer les meubles. Je laissais donc ainsi les bibliothèques fraîchement ouvertes, une semaine à peine, avec en tout et pour tout un convenio signé avec la Mairie qui engageait celle-ci à maintenir les bibliothèques ouvertes. Le sort du Bibliobus et des bibliothèques étaient donc entre les mains de la Mairie de Sucre.

En cette journée de juin, me voilà de retour à Sucre ; Delphine, arrivant de La Paz, passe me chercher :« viens on monte au bureau d’Ayni et ensuite on va visiter les bibliothèques ». Ce n’est pas sans émotions que je me replongeais dans la vie quotidienne d’Ayni. Durant ces quatre années, je savais que beaucoup de progrès avaient été faits, que de nombreuses personnes s’étaient impliquées et avaient étendu et renforcé l’action d’Ayni. Deux décisions ont motivé mon voyage : rencontrer la nouvelle équipe d’Ayni-Bolivie ; et surtout remercier Delphine, de même que tous ceux qui se sont investis dans ce projet à Sucre durant ces quatre années, Abigaïl, Edouard, Marie, Chiara, Marion et son amie, les scouts et tous ceux dont les noms m’échappent (honte à moi !), sans oublier aussi le suivi en France. Je pense que la meilleure manière de le faire était probablement de me rendre sur place pour réaliser tout le travail qui avait été achevé.

Effectivement, j’étais bien loin d’évaluer ce qu’est maintenant devenu Ayni. Un bureau, une équipe très motivée sur place, croyant en la mission d’Ayni, Nelly, Marco et Sandro que je n’ai pu rencontrer, des bibliothèques très bien équipées et vivantes (les murs sont pleins de témoignages à travers des dessins, photos, etc des activités pédagogiques menées par Ayni). Je crois que Delphine aura beau tirer la sonnette d’alarme quant au futur d’Ayni, ces discussions en aparté avec Nelly et Marco m’ont fait sentir tout l’enjeu du projet, l’importance pour ces enfants que ces bibliothèques restent ouvertes, et ce d’autant plus dans le contexte de crise socio-politico-économique que traverse la Bolivie en ce moment. D’autres projets que j’ai connus bien établis à Sucre traversent eux aussi des difficultés financières, mais comme me le dit Marco « Que ceci nous serve d’expérience pour être plus ingénieux et mieux assurer notre futur ! »

Je crois que le message de Marco et Nelly est clair, il ne faut pas baisser les bras, continuer à croire qu’Ayni n’est pas si « petit » et trouver les fonds pour que les salaires de Nelly et Marco soient assurés.

Merci à toi Delphine pour avoir investi et continuer à investir toute cette énergie pour Ayni.

C’est vrai que ce projet est « grand », grand par sa mission, grand par la reconnaissance que vous lui avez obtenue à Sucre, c’est vrai qu’il faut le poursuivre. Céline.